Érosion côtière : la mer avance, le marché immobilier recule ?
- M. Resimatik
- 31 déc. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 avr.
Près de 5 000 logements voués à disparaître d’ici 2050, des prix de l’immobilier en bord de mer toujours élevés malgré les alertes scientifiques… et des politiques publiques encore hésitantes : l’enquête de l’UFC-Que Choisir met en lumière un paradoxe inquiétant, à l’heure où le littoral français est de plus en plus fragilisé par l’érosion.
Le constat est sans appel : sous l’effet du dérèglement climatique, la montée des eaux et les tempêtes accélèrent le recul du trait de côte. Selon le Cerema, 20 % des côtes françaises (soit 900 km) sont déjà concernées.

La conséquence directe est dramatique pour l’habitat : plus de 5 200 logements deviendront inhabitables d’ici 2050, pour une valeur cumulée dépassant le milliard d’euros. Et ce chiffre pourrait atteindre 450 000 logements d’ici 2100.
Malgré ces projections, les prix immobiliers dans les stations balnéaires restent élevés, souvent déconnectés de la réalité du risque. Certains biens situés dans des zones vulnérables continuent à se vendre à prix fort, poussés par un désir persistant de vivre au bord de l’eau. Un « déni collectif », comme le qualifie une élue locale.
Face à cette situation, les politiques publiques tentent de réagir. Des cartes d’exposition au risque sont en cours d’élaboration pour 317 communes, afin de mieux encadrer la construction en zone côtière. Objectif : identifier des « zones rouges » où il ne sera plus possible de bâtir, voire planifier des relocalisations. Mais ces démarches restent sensibles : certains maires préfèrent ne pas encore rendre publiques ces cartes par crainte de panique sur le marché local.
L’enjeu est d’autant plus crucial que le système assurantiel pourrait lui aussi vaciller. Si les risques deviennent trop importants, les assureurs pourraient se désengager des zones les plus exposées, rendant l’accès au crédit et à la propriété encore plus complexe.
Le message est clair : il devient urgent de concilier aménagement du territoire, information des acheteurs et planification de long terme. Chaque construction supplémentaire en zone à risque est une dette transmise aux générations futures.
🔗 Lire l’article complet : Érosion côtière – Crise immobilière à l’horizon – UFC Que Choisir
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