🌊 Opération inédite à Treffiagat (29) : des maisons démolies pour anticiper la montée des eaux
- M. Resimatik
- 7 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 juin
Vendredi 6 juin 2025, à Treffiagat (Finistère), la Communauté de communes du Pays bigouden sud (CCPBS) a lancé une initiative sans précédent : la démolition préventive de deux premières maisons, sur un lotissement en proie à l’érosion côtière.
Pourquoi agir dès maintenant ?
Construits dans les années 1970–80 sur une dune fragile, ces logements se trouvent trop proches du littoral, exposés à chaque tempête.
L’érosion naturelle, accentuée par la montée des eaux, a raviné les dunes, mettant en danger sept bâtisses identifiées comme prioritaires pour être rachetées et détruites.
Sur les sept, deux ont déjà été rasées, deux autres suivront à l’automne et les trois restantes dans 18 à 24 mois, une procédure qui pourrait durer jusqu’à 2027.
Le coût ? 3 millions d’euros, financés majoritairement par des fonds publics.
L’objectif affiché : renaturer cette bande côtière et éviter la gestion d’urgence lors d’inondations.
En addition de ces démolitions, les actions complémentaires :
Construction de digues et renforcement en enrochement pour protéger une centaine de voisins,
Anticipation à plus grande échelle : le ministère évalue qu’un quart du littoral français est en recul, et d’ici 2050, environ 5 000 habitations pourraient être menacées.
"En 50 ans, on a perdu 30 km2 de superficie de territoire. C'est grosso modo la superficie de la ville de La Rochelle", relève dans un article de France Info Barbara Leroy, du Centre d'expertise sur les risques environnementaux
📌 Ce que nous avons déjà évoqué… et ce que cela confirme
Dans un précédent article, nous évoquions les enjeux géologiques de l’érosion , la montée des eaux et les stratégies possibles : protéger, subir, reculer. Nous avions souligné que face à la limitation des moyens (pas de « mur de l’Atlantique » universel), certaines zones seraient automatiquement sacrifiées .
Cette opération de Treffiagat témoigne une fois de plus d'un moment charnière :
elle traduit l’anticipation proactive, là où auparavant dominait l’urgence,
elle illustre la transition d’une logique de défense à une logique de relocalisation,
elle associe scientifiques, élus et citoyens dans un processus concerté, même si le choix radical de la démolition reste difficile pour les habitants concernés.
elle souligne la question du cout financier, et de sa prise en charge
🌱 Une portée symbolique et pratique
Symbole : première destruction volontaire de maisons menacées – la Bretagne envoie un signal.
Pratique : permet de tester un modèle réplicable ailleurs, avec méthodes, financement et calendrier maitrisés.
Sociétal : les riverains gagnent en sérénité (moins de stress à l’approche des tempêtes) mais perdent néanmoins un attachement émotionnel et patrimonial. .
🔎 En conclusion
Treffiagat est un nouvel exemple dans l’adaptation au changement climatique : des habitations démolies pour laisser la nature prendre sa place. Cela ne répond cependant pas à tous les défis : nombre d’endroits restent sans solution globale, mais pose un modèle transparent et planifié, et réplicable.
Sources : AFP/Batiactu/PrendreParti/Franceinfo
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